dimanche 17 février 2008

pour la mémoire

Voici un très beau mémorial de la shoah à Boston. On passe sous ces hautes tours de verre et ceci déclenche une arrivée de brume assez saisissante à la tombée de la nuit.
Puis à la sortie, sur le dernier mur, ce poème de Martin Niemoller qui fut interné en 1937 et mourut à Dachau en 1945.

Ce livre, journal d'Hélène Berr, vient d'être édité après être resté 50 ans dans son entourage. Elle en confie les pages au fur et à mesure à Andrée, au service de sa famille, pour qu'elle les remette à Jean son fiancé parti rejoindre les Forces françaises libres.
Hélène est née en 1921 dans une famille bourgeoise, elle est très cultivée et en 1942 a pour projet de s'inscrire à l'agrégation d'anglais, inscription que lui sera interdite à la promulgation des lois anti-juives.
Son journal commence dans la joie car elle marche dans Paris pour aller chez Paul Valèry chercher un livre dédicacé. La dédicace est la suivante:"Au réveil, si douce la lumière, et si beau ce bleu vivant"....Au fil des jours sa joie de vivre fait place à l'angoisse et elle compte les amis étudiants qui lui restent , elle s'accroche à la musique, aux livres, à une permanence à la bibliothèque de la Sorbonne, et aussi à son investissement dans un orphelinat de Neuilly où sont amenés les enfants juifs qui viennent on ne sait d'où, se retrouvant seuls après des rafles. Puis il y a le jeune homme (non juif) dont elle est très amoureuse et dont la pensée l'aide à supporter ces jours noirs.
Elle sera arrêtée et déportée le jour de ses 23 ans (mars 1944) avec ses parents (ses frères et soeurs avaient rejonts la zone libre et ont réussi à échapper aux rafles)
Son père meurt assassiné à Auschwitz en septembre, sa mère dans la chambre à gaz en mai.
Hélène meurt en avril 1945 après la longue marche imposée par les nazis pour fuire devant les alliés. Elle meurt à Bergen Belsen des mauvais traitements et du typhus quelques jours avant la libération du camp par les Anglais.
Elle écrivait dans la dernière partie de son journal:
"La seule expérience de l'immortalité de l'âme que nous puissions avoir avec sûreté, c'est cette immortalité qui consiste en la persistance du souvenir des morts parmi les vivants"


4 commentaires:

claude a dit…

Grave sujet sur lequel je me suis penchée très jeune. J'ai beaucoup à ce sujet et j'ai entendu parler du récent livre que tu cites.
J'ai visité 2 fois Oradour-sur-Glane. Ah ! La folie des hommes !

Marie-Noyale a dit…

J'ai pratiquement la meme photo du Memorial,j'y avais ete avec les enfants pendant des vacances de Toussaint.
C'est une EXCELLENTE idee de conseiller des livres,je suis toujours a la recherche de livres Francais. Si tu as le temps je trouve que tu devrais continuer de temps en temps.
Bon lundi matin.

Olivier a dit…

tres beau post, sur un sujet qui touche beaucoup. Je ne connaissas pas le livre d' Hélène Berr, je vais me renseigner.
Ce memorial est tres beau, et surprenant par son architecture.

hpy a dit…

L'homme fou existe depuis toujours. Hélas, il le fait encore aujourd'hui.